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Pic de Bure : Voie Desmaison

28 Juil 2014 / 3 Comments / in Sans catégorie

Pic de Bure, 2709m, troisième plus haut sommet du Dévoluy. Une forme caractéristique, un grand plateau à l’ouest et une énorme muraille verticale à l’est : 600m presque à pic. La première ascension de ce pilier date de 1961 par René Desmaison (plus deux copains) et est considérée, à l’époque, comme une voie d’escalade en calcaire des plus dures. Aujourd’hui cette voie est fréquemment parcourue mais reste une belle et sérieuse entreprise.

A force de grimper « en haute montagne » à Chamonix avec Jean, ou Chââm pour les locaux ;),  on avait presque oublié ce qu’était la moyenne montagne : l’herbe, les moutons, les plantes, les fleurs, les oiseaux, tout ça tout ça … Bivouac au pied de la voie dans un un trou de verdure où chante une rivière à contempler les nuages qui s’accrochent à l’impressionnant sommet. L’Histoire nous contemple et semble nous attendre, une voie Desmaison tout de même – René Desmaison grand alpiniste des années 50-70 et auteurs de nombreuses ascensions de haute difficultés. 

7h30. J’attaque la première longueur en 5b, j’ai beau être sur-motivé le vent parfois tempétueux refroidit le bonhomme. C’est blindé de pitons mais ils ne faut pas s’y fier. Vu l’état de certains, quelque uns sont certainement de ceux posés par René himself. Jean me rejoint pour ensuite s’éclater les bras dans la longueur clef. Il passe les deux premiers pas en libre, s’arrête, regarde la suite et tire ensuite sur tous les points. Même en posant des pédales les bras sont cramés … Bon, c’est que la deuxième longueur et il y en a 21 en tout 🙁

La suite déroule un peu mieux et le tracé de la voie est juste astucieux et exceptionnel. La verticalité de la voie est impressionnant, il y a du gaz a tout les étages et même après 5 longueurs on se retrouve toujours à l’aplomb du pierrier de départ. Big up pour cette « petite traversée facile en 5b » (L5) qui me donna les miquettes – je suis arrivé au relais avec la tremblote du mouton 🙂 La longueur 6 reste majeure, une superbe dalle à finir en Dulfer sur la droite.

La voie continue ensuite avec la panoplie entière de mouvements sur calcaire. Par contre la qualité du rocher est moyenne, par endroit on dirait un conglomérat – comme lu précédemment sur internet c’est « du rocher interactif », très prisu mais faut tester … et ne pas avoir une confiance absolue dans ses appuis 🙂 La voie est pitonnée de partout. On a dû poser en tout et pour tout 8 coinceurs – qui étaient pas forcement indispensables. Par contre il faut engager la viande dans certains passages, soit parce que ça protège pas, soit pour avoir une gestion efficace du tirage. 

8h15 après l’attaque on sort enfin au sommet. Ouah ! J’étais parti en mode « 5b/5c sur le papier. Easy ! » et me suis un peu fait rousté au début par les longueurs aériennes pour au final redevenir à l’aise. C’est clairement une voie majeure (à mon avis) qui demande une bonne gestion des longueurs et du timing (tirage, cheminement, engagement entre les points, …). Par contre, vu la configuration de certains passages, la chute n’est pas une option.

Bref, le calcaire c’est pas du granit (t’as vu la conclusion de fou !)

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3 Responses to Pic de Bure : Voie Desmaison

  1. Tagonzquitaime says:

    Luigi., alias big moustache! 🙂

    Répondre
  2. tonio says:

    O le petit franchouillard…Sympa la moustache 🙂

    Répondre
  3. Philippe Duhamel - Alpinisme Kayak et Ultra Trail | Tête à Turpin : Voie Desmaison says:

    […] tête !). La dernière fois que j’ai gravis une voie Desmaison c’était au pic de Bure l’année dernière et avec Jean on avait été impressionné par le cheminement astucieux et l’engagement de la […]

    Répondre

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