Philippe Duhamel - Aspirant guide de haute montagne

Quand y’en a plus, y’en a encore ! La sortie aux Grandes Jorasses devait être la dernière de la saison avant d’entamer sérieusement le trail du « Trouver un logement à Annecy ». Entre la côte du leboncoin.fr, le raidillon du notaire, les bosses des Visites-le-soir-après-le-boulot et la montée du Rendez-vous-avec-ta-banque nous avons attaqué un looooong ultra-trail avec Estelle (Et là, le prix pour participer te coûte une blinde ! Mais bon c’est pas le sujet … ). Bref, quand Pascal m’a envoyé « Dispo pour m’emmener faire une course ce WE ? » et que mon « manager personnel » a acquiescé d’un regard Bon-t’abuses-un-peu-mais-ok-pour-cette-fois, j’ai sauté sur l’occasion. Direction une classique du massif du Mont Blanc, avec un sommet qui en jette : l’Aiguille de la République, 3305 m.

Vous pouvez regarder la première minute de cette vidéo pour comprendre pourquoi on parle d’aiguille :

Partis à 9h du Montenvers pour rejoindre le sommet vers 17h, la course s’est transformée en plan galère dans la descente. Il y avait encore pas mal de neige sur les vires et la corde-rocher que j’avais emmenée n’avait pas de traitement Golden-Dry-Premium++ … On s’est donc retrouvé à tirer des rappels avec une ~~corde~~ éponge lourde comme un chamois mort (au moins).
Un bonheur n’arrivant jamais seul, Pascal s’étant mis un peu la pression dans la partie finale (et aérienne) de la course, il n’était pas question pour lui de désescalader le couloir central. On a donc tiré des rappels dans des gradins rocheux avec une corde trempée … Je ne compte plus les remontées pour aller décoincer les brins …
Et enfin, cerise sur le gâteau (ou plutôt sauce tomate dans les pâtes !) la nuit est tombée assez rapidement – ben oui, c’est bientôt l’hiver – et nous avons passé du temps à trouver les rappels à la frontale. Par une nuit sans lune. Loi de Murphy oblige !
Tout ça pour rejoindre le refuge à 1h du matin. 7h de descente en rappel dont 4 dans la nuit, paie ta mission ! Y’a des moments ou on a l’impression que les éléments s’acharnent contre vous (dans la limite du raisonnable hein !) pour rendre la fin d’une course en montagne bien pénible.
Et comme je l’ai dit précédemment « Quand y’en a plus, y’en a encore ! » le train du Montenvers était fermé et on est descendu à pied jusqu’à Chamonix le lendemain. Y’a des jours comme ça ou ça veut pas …

Bon je râle, surement parce que je suis maintenant au bureau, mais c’était quand même une superbe course et un super sommet. Stay tuned.