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Biplace en parapente : choix et matériel

23 Oct 2018 / 12 Comments / in Sans catégorie

Ayant récemment passé la qualification biplace en parapente, en plus de plonger dans les spécificités techniques du vol, j’ai aussi dû m’attaquer au fameux « choix du matos ». Et là, quand on commence les premières recherches, c’est tout un monde qui s’ouvre ! J’en ai passé des soirées sur internet, 10 onglets ouverts, une feuille Excel pour calculer le poids + le prix et 20 discussions ouvertes avec les copains pour trouver le meilleur ensemble.

Je vais essayer de partager un peu de mes recherches et mes réflexions sachant que, jeune biplaceur, j’aurais certainement des choses à affiner pour optimiser au mieux le matériel. Voici déjà la liste des critères qui m’ont aiguillé pour le choix :

  • Du matériel léger : ma pratique personnelle du parapente est clairement orientée marche & vol, ou alpinisme & vol. La petite rando dans les Aravis avec Estelle ou avec un copain, on sort la voile au sommet et hop, retour parking en 20 minutes par les airs. C’était pour moi impensable de me retrouver avec un sac de 200L de 20kg.
  • Du matériel homologué : je voulais passer la formation biplace (et l’examen) avec mon matériel perso. Pour cela l’ensemble du matériel – casque compris ! – devait être homologué pour le parapente.
  • La question neuf vs occasion c’est posé. Vu que je devais m’équiper complètement, j’ai eu l’occasion d’avoir des supers prix sur l’ensemble du matériel neuf. Ça m’a évité de courir à droite à gauche et d’écumer les sites de petites annonces à la recherche de la super occasion. Par contre je dois manger des pâtes les 6 prochains mois maintenant que j’ai tout payé …

Rappel : l’article a été écrit à l’automne 2018. Suivant la date de votre lecture certaines choses ont pu changer depuis. Je ne prétends pas avoir trouvé LE meilleur assortiment mais j’aurais été heureux de trouver sur internet des exemples concrets de pack matériel (et les choix associés pour y arriver), voilà pourquoi je partage cet article.

La voile

  • Skyman Sir Edmund, 31 m2 pour 2.61 kg : le biplace le plus léger du marché. Mais j’ai dû faire une croix dessus, la voile n’est pas homologuée (apparemment c’est en cours) et je n’aurais pas pu passer les formations avec.
  • Bi Skin 2 P, 31m2 pour 3.3kg. Et homologuée ! Grand amoureux de sa version monoplace c’était vraiment mon choix n°1. Rendez-vous compte, un parapente biplace pour le poids de 10 cannettes de coca ! J’ai vraiment pesé le pour et le contre et, après discussions avec des utilisateurs de cette voile (qui étaient aussi moniteurs) j’ai abandonné l’idée d’avoir une mono surface comme première voile de biplace. Je veux pouvoir emmener du monde non-sportif en biplace de temps en temps, genre mes parents et le bi skin est trop spécifique. On me l’a plutôt conseillé comme second biplace à avoir au fond du placard pour des projets particuliers (ça commence à faire un grand placard). Lors de la formation un des stagiaires en avait une, nous avons tous été surpris par ses capacités et son arrondi à l’atterrissage. Je suis maintenant curieux de voir les performances face au vent de cette voile, point que je reproche à la version 1 de la Skin solo.
  • Ozone Wisp, 38m2 pour 4.4kg. J’ai eu l’occasion de prendre en main cette voile avec Pierre. En gros c’est une Ozone Ultralight mais biplace. A l’usage il y a quelques points négatifs qui sont ressortis : les boules, utilisés comme poignées de réglages, sont inconfortables. Ça se coince partout. Tout le temps. Le système d’épissures pour les trims ne semble pas tout à fait au point (D’ailleurs Pierre a commandé des élévateurs standards pour les remplacer) et faire les oreilles demande de la poigne. En vol, la voile semble (je dis semble car j’ai peu volé avec – ce sont des premières impressions) vraiment typée pour le vol montagne avec entre autre un faible allongement.
  • Advance Pi Bi, 37m2 pour 4.8kg. Mon choix final. Quand je l’ai choisi il y avait peu de retours sur internet mais les avis de professionnels semblaient enthousiastes. De plus la version monoplace Pi et Pi2 rencontre un franc succès. On reste en dessous des 5kg pour un PTV de 100 à 180 kg. J’avoue avoir hésité entre celui-ci et le Wisp mais la qualité du matériel Advance, la décote mesurée qu’il aura à la revente et ses performances meilleures sur la papier (Allongement de 5.4 vs 4.9 pour le Wisp) ont orienté mon choix. Après quelques dizaines de vol, je suis toujours très content de mon choix. Je ne vais pas rentrer dans les détails de sa construction mais la voile est clairement plus orienté performance que le Wisp et on peut envisager des projets comme du vols bivouac à deux avec.

Ecarteurs

Le Pi bi est livré avec des écarteurs souples et un système de trim « à pinces ». Je ne vais pas refaire le débat rigides vs souples mais c’est vraiment du vol collé-serré. Par contre cela me permet, avec mes genoux, de communiquer implicitement l’appui sellette à mon passager ce qui donne l’impression de piloter une grosse voile solo. (Sensation que je n’ai absolument pas eue avec un système d’élévateurs rigides).

Sellette Pilote

J’ai fait le choix de la sellette pilote sans protections (le passager arrivant généralement le premier au sol). Du coup mon choix c’est tourné vers ce qui existait de plus light : la Strapless BI d’Advance. Qui est simplement une Strapless (que j’ai déjà en solo) avec en plus un container pour le parachute sous la cuisse droite. Poids 400g. Cette sellette est vraiment confortable et me permet de prendre en plus un sac sur le dos, pratique pour les sorties en montagne ou l’on trimballe toujours du matériel.

Sellette Passager

Là, ça a été un peu la prise de tête pour choisir une sellette :
1. Confortable
2. Dans une taille permettant de faire voler « tout le monde »
3. Qui comporte un airbag (pour protéger le boule de mon passager)
4. Qui soit réversible (utilisation soit en sac à dos, pour la montée, soit en sellette pour le vol)
5. Qui soit relativement légère.
Avec ces critères j’ai pris la Radical 3 de Supair qui pèse 1.8kg, homologuée pour un passager. Pour des projets particuliers demandant un gain de poids je peux prendre la Strapless solo pour mon passager (200g) mais il faudra absolument poser sur les pieds.
Au final, cette Radical 3 n’est pas le choix optimal : son airbag gonfle bien sous les fesses du passager, ok, mais aussi dans le dos. Et comme je vole en écarteur souple, il y a un volume que je viens écraser en moi et mon passager. A chaque décollage, une fois en l’air, cela me demande de lâcher les commandes 10 secondes pour bien le repositionner. Ou alors je n’ai pas encore trouvé la bonne façon de procéder. Bref, à suivre.
Par contre dans ce setup c’est impossible, pour moi pilote, d’accéder en vol au contenu stocké dans la sellette du passager.


[Edit : Novembre 2018] Après discussions sur un forum il semblerait que la Radical 3, annoncée sur le site de Sup’air comme homologuée Pilote ou Passager sans précisions, ne soit pas homologuée pour le Passager avec l’option Airbag. A vérifier donc, info d’un pote qui a contacté le fabricant.
Voila ce que j’ai trouvé pour le moment dans la notice :

Parachute de secours

Karre 160 de chez Kortel. PTV max 160 pour 1.8kg. Assez compact pour rentrer dans la sellette (pas bête de vérifier avant !). Je n’ai pas trouvé mieux. Par contre, pour voler dans le PTV, cela me limite à prendre des passagers de 85kg max.

Sellette enfant

Profitant d’acheter du matériel j’ai aussi pris une sellette pour faire voler les héritiers. Je n’ai pas encore eu l’occasion de tester en vol du coup j’écrirais un article plus tard et je mettrais un lien. En gros, plutôt que d’acheter 2 sellettes enfants, une pour la tranche 3ans-7ans et une pour la tranche 8ans-15ans (ce que proposent la plupart des fabricants) j’ai pris la sellette Kortel Kids qui permet, grâce à ses réglages, d’aller de 80cm à 150cm. Bref tout est réglable dessus (Largeur et profondeur d’assise, Hauteur de points d’ancrages, Longueur du dos, Inclinaison dorsale Ventrale) et sur portique, le digne héritier semblait à ses aises. A confirmer. Poids : 2kg.

Sac à dos

Alors, comment ça se passe pour le transport ? Pour optimiser la montée je peux répartir le poids de cette façon :

  • Sac #1 : Sac Trek Light 350 de SUPAIR. A l’intérieur : voile + sellette pilote + secours. Volume 65L. Poids : 7kg.
  • Sac #2 : Radical 3 en mode sac à dos. A l’intérieur : sellette passager (c’est le sac en fait) + casques + doudounes + vivres + gants. A partir de 2.5 kg.

En mode « bourrin de la montée » je peux faire rentrer voile + 2 sellettes + secours dans la Radical 3. Ça passe juste-juste mais cela me fait un sac de 10kg (avec les casques accrochés à l’extérieur) et mon passager n’a plus qu’à porter un petit sac avec eau et vêtements.

Deux sacs aux tailles honorables pour du biplace

Récapitulatif (pour ceux qui ont la flemme de lire) :
Version randonnée : 8.9kg : PI biplace + Radical 3 (Réversible) avec airbag + Strapless (version tandem) + secours Karre 160
Version ultra light ! Sans secours ni protection ! : 5.4kg : Pi biplace + Strapless + Strapless (version tandem)

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12 Responses to Biplace en parapente : choix et matériel

  1. Philippe Duhamel - Alpinisme Kayak et Ultra Trail | Qualification biplace says:

    […] avec Bertrand avec qui j’étais en préformation. Entre temps j’ai acheté mon matos perso (article disponible ici). Les 6 jours se sont déroulés plus ou moins sur le même shéma : 4 vols le matin (2 en tant que […]

    Répondre
  2. Jean Daval says:

    Merci pour ton article qui m’intéresse bien car j’ai un programme assez similaire (dans l’optique de passer la Q Bi en fin d’année voir début d’année prochaine).
    J’ai commencé à voler avec la skin et suis a présent avec une BGD echo qui me procure disons plus de plaisir en vol (moins de dégradation en virage, plus facile en thermique faible). Je regrette juste la Skin quand le vent est cul, la pente trop faible et la neige trop profonde 😉
    Je m’intéresse donc bien au Bi skin pour sa facilité de décollage. Je me dis que ne pas être obligé de faire courir le passager, avoir moins besoin de recentrage plaide justement pour son utilisation avec des novices
    Pourrais tu préciser en quoi le Bi skin est trop spécifique ? la gestion de la voile avec un vent soutenu ?

    Répondre
    • Philippe says:

      Hello Jean,
      Skin et BGCD echo ce n’est effectivement pas le même usage 😀
      Pour être honnête je n’ai pas encore eu l’opportunité de voler avec le bi skin, cependant j’ai demandé conseil à des copains (dont le métier est de faire du biplace – je leur fait donc confiance) qui me l’ont déconseillé comme voile pour emmener « Mr tout le monde ».
      Les points faibles qu’ils ont avancé (peu d’arrondi à l’attéro – ce qu’ont recherche vraiment en biplace – + le phénomène d’arrachement en cas de vent soutenu) demande d’avoir un passager solide/sportif voir lui même parapentiste. Comme je comptais voler avec des gens par forcement sportif ou avec des sacs d’alpi avec des piolets crampons et « pleins de trucs qui piquent », ils m’ont vraiment conseillé de commencer avec une voile à construction « classique ».
      Alors je pense qu’effectivement le bi skin permet une facilité inégalée au déco mais avec une bonne prévol, et beaucoup de gonflage et travail en pente école, tu arriveras surement à quelque chose de bon avec une voile à caisson light.
      Je suis loin d’être un expert mais voler en bi ce n’est pas juste « voler avec un pote accroché ». Je n’ai que la Qbi depuis 3 mois (et une 60aine de vol en bi) et j’ai commencé à faire quelque posés sur des terrains non conçus pour ca … et bé je suis content, et mes passagers aussi, d’avoir une « vraie » voile.
      Bref, c’est un avis perso, un pilote de bi skin pourra surement avoir un avis totalement différent et mon discours pourra peut être changé avec la pratique. Le mieux sera peut être que tu trouves un pilote de bi skin pour lui demander son avis. (que je serais curieux de connaitre).

      Répondre
  3. JEAN DAVAL says:

    Hello philippe,
    Merci de ta réponse, effectivement cela risque d’arracher avec un vent soutenu mais je pense d’abord au bi place pour les conditions calmes en matin et en soirée avec un vent météo faible.
    J’ai depuis acheté le bi skin et je suis en train de monter le parachute de secours kortel krisis karre 160 sur une Advance strapless bi.
    J’aurais 2 questions : as tu utilisé le pod kortel ou celui de la selette ? Comme la poignée advance est cousue avec le pod advance, c’est plus simple d’utiliser ce dernier.
    La seconde question concerne le secours kortel : il a deja des elevateurs avec des poignées de frein pour le connecter directement sur les mousquetons des elevateurs de la voile mais il y a aussi une sangle qui relie les deux points de fixation (droite et gauche). Or sur ta photo, on ne voit pas cette sangle de liaison : peut etre n’existait elle pas sur ton modele ou peut etre qu’elle n’est pas utile, as tu des infos las dessus ?

    Répondre
    • Philippe says:

      Hello Jean.
      – Il me semble avoir utilisé le pod de la sellette, la poignée étant effectivement fixée dessus.
      – J’avais aussi cette sangle (rouge si ma mémoire est bonne). Après contact avec le constructeur et son aval, je l’ai coupée. Tu peux lui envoyer un petit mail pour qu’il te confirme que tu puisses bien la couper, toujours utile d’avoir une trace des modifications effectuées sur le matériel avec l’accord du constructeur (en cas d’accident).
      Bons vols.

      Répondre
  4. Thibault says:

    Bonjour,

    Merci pour l’article!
    Je pense m’équiper avec un set up similaire mais avec un Bi Skin.
    En revanche je ne connais pas du tout la Strapless. Est elle comfortable ? J’aimerais pouvoir voler 1 à 2 h avec de temps en temps.
    Merci

    Répondre
    • Philippe says:

      Hello, pour moi la Strapless est confortable (la version bi ou la version solo, j’ai les deux). Je l’ai préféré à l’Everest 3 et j’ai déjà fait des vol de 50 minutes avec. Après ca dépend un peu de ta morphologie, je te conseille de trouver un shop qui permet de faire des essais avec. Bons vols.

      Répondre
  5. Thibault says:

    Bonjour,

    Une autre question pour la copatibilité entre la strapless (que je viens d’achetter) et le Krisis Karré de Kortel:

    Celui ci est « dirigeable » et possède donc des poignées sur les élévatuers ? Est ce gênant pour le montage sur la straplessBi? Est ce que ça n’est pas trop le bordel sur les élévateurs light ? (ou les poignées sont cachées dans la gaine de la strapless ?)

    Utilises tu le pod du secours ou celui de la strapless.

    Merci pour les précisions !

    Thibault

    Répondre
    • Philippe says:

      Hello. La strapless bi a des gaines + scratchs le long des sangles pour faire passer les élévateurs du secours. Dedans j’ai aussi pu faire rentrer les poignées, c’est mieux de ne pas avoir de boucles/poignées qui traînent.
      Attention a faire cheminer correctement les élévateurs du secours, un fois installé simule un secours pour être sur de ton montage.

      Montage Advance Strapless BI

      J’ai utilisé le pod de la strapless pour y mettre le secours.

      Répondre
  6. Dormanbcp says:

    among them acquired « Moral

    Répondre

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