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Tête à Turpin : Voie Desmaison

12 Juin 2015 / 1 Comment / in Sans catégorie

Il y a toujours un peu d’appréhension à grimper une voie qui porte directement le nom d’un alpiniste. Si l’ouvreur a décidé de lui laisser son nom c’est qu’il en est fier, qu’il a surement dû batailler pour sortir au sommet et (surtout) pour que la postérité s’en souvienne. Dans notre cas, la voie s’appelle Desmaison … et on peut tout de suite rajouter que René (c’est son petit prénom) c’était pas un minus de la montagne (file immédiatement sur Wikipédia si ce nom n’évoque rien dans ta petite tête !). La dernière fois que j’ai gravis une voie Desmaison c’était au pic de Bure l’année dernière et avec Jean on avait été impressionné par le cheminement astucieux et l’engagement de la voie.

La Desmaison à la Tête à Turpin (en Haute Savoie, entre Annecy et Thônes) fait 300m de dénivelé avec des passages en artif (A1) et des passages en libre (6b max). Par contre il y a très peu de retours sur la fréquentation de la voie, une seule sortie sur C2C datant de … 2009 ! Autant dire que jeudi matin on faisait pas les kékés avec Fred, avec nos deux racks de friends, les étriers, le marteau, les crochets, etc …

Tri du matos ... une tongue ?

Tri du matos … une tongue ?

Approche : Nickel ! J’étais déjà venu en repérage avec Eliott (sur le dos !) pour repérer les petites sentes et éviter de perdre de l’énergie à fouiller la forêt le jour de l’ascension. La corde d’accès est coupé par endroit mais ça passe bien en faisant attention – comme toujours en fait 🙂 L’attaque de la voie est inratable, le dièdre juste après une petite grotte.

L1 : Fred se lance en premier pour cette longueur « végétative ». Les chaussons prennent la terre et on tire sur les touffe d’herbe … du pur bonheur.

Dièdre de départ

Dièdre de départ

L2 : Moins raide que la première longueur, je fait de la mi-escalade mi-arboriculture.
L3 : Fred entame la traversée et, tout content de grimper au soleil, il loupe notre relais et se met une mission dans un petit passage pour rejoindre un piton avec une sangle d’une autre voie. Échec ! Surtout qu’il devra faire le passage en sens inverse pour me rejoindre au relais « officiel ».

Départ de L3

Départ de L3

L4 (6a) : J’attaque la première longueur vraiment grimpante de la voie, les prises sont typiques du calcaire, c’est beau, raide.

Départ L4

Départ L4

L4. Au fond Thônes.

L4. Au fond Thônes.

L5 (6b) : Première longueur difficile de la voie, les premiers pas sont engagés et Fred switch rapidement du libre pour l’artif.

L5. On sort les étriers.

L5. On sort les étriers.

L5

L5

L6 (A1) : La longueur chemine dans un dièdre entre des petits surplombs et les passages d’artif sont entièrement pitonnés. Les pitons étant assez éloignés les uns des autres l’usage d’étriers me semble presque indispensable. Par contre il n’y a pas de protections dans les quelques passages de libre et certains pas sont peu (voir carrément) psychos. Il y a encore un coin de bois dans la longueur, vestige d’une ancienne ascension.
On coupera cette longueur en deux parties pour mieux gérer le tirage.

On trimballe la quincaillerie.

On trimballe la quincaillerie.

L7 (A1) : Le topo disait « traversée engagée voir expo » c’est donc avec la tremblante du mouton que je repars en tête. On traverse 3 mètres pour en remonter 8 et faire une deuxième looooooonnngue traversée. Pour cette 2ème traversée les prises de mains sont dans une fissure horizontale franche certes, mais évasive (donc t’oublie les coinceurs pour protéger) … et avec 0 pieds ! Plus tu t’éloignes du dernier point, plus ça devient psycho et tu penses au méga pendule que tu vas faire si tu te rates. Sudation maximale !

L7. Les traversées.

L7. Les traversées.

L7. Les traversées.

L7. Les traversées.

L8 (A1) : Le pas tricky est au départ, juste au dessus du relais (le truc bien dangereux) : il faut cravater un clou, se hisser dessus, faire un pas de libre pour ensuite chercher un piton 3 mètres plus haut. Fred se lance, pose un crochet qui … qui zippe …. et 1 seconde après il se retrouve 3 m plus bas, sous le relais. Grosse frayeur pour tout le deux. Persévérant il retente la manip et s’en sort avec brio pour finir facilement le reste de la longueur.
L9 – L10 : Longueurs de sorties puis traversées sans grands intérêt … sinon justement de sortir de la voie 🙂

Descente : Une fois sortis de la vire, on tirera droit dans la pente pour retrouver l’itinéraire de montée et s’arrêter à la première habitation pour mendier de l’eau 🙂

 

Vire de sortie

Vire de sortie

Conclusions post-ascension : la voie est belle et esthétique. Ce n’est certes pas le Pic de Bure mais elle vaut le détour, faut aimer un minimum l’artif parce qu’on y passe quand même pas mal de temps. Par contre c’est typiquement un voie montagne, on est loin des grandes voies aseptisées du Sappey (par exemple) ou on voit les lignes de spits (j’ai rien contre, hein, j’aime bien aussi.) et la voie chemine pas mal dans la face. L’engagement est certain avec quelques passages/traversées un peu expo. Faut parfois se hisser sur ses coinceurs, parfois bricoler pour avancer … bref, de l’expérience montagne.

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One Response to Tête à Turpin : Voie Desmaison

  1. platon gilbert says:

    Magnifique! encore un grand BRAVO!!! Tu déchires

    Répondre

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